
Xerakdarmor


Le Continent Enchaîné
On l’appelle Xerakdarmor, mais ce nom ne désigne pas une terre.
Il désigne un être.
Un prédateur titanesque, d’une taille démesurée, si vaste que des continents auraient pu s’y perdre. Certains affirment qu’il est plus ancien que les HÄ—xÄ—lis, plus massif que les lunes, et qu’il n’a jamais cessé de respirer, même sous les chaînes.
Aujourd’hui, Xerakdarmor ne bouge plus.
Il est cloué au sol par des pieux de métal sacré, enchaîné à travers la chair, les os et l’esprit, par des liens si gigantesques qu’ils font la taille d’une ville.
Mais même ainsi, il reste vivant.
Et le monde entier le sent.
Un écosystème né de la chair
Sur son dos courent des forêts, rampent des vents, vivent des espèces primordiales, préhistoriques, qui n’existent nulle part ailleurs sur Kaldoran.
Certains de ces animaux sont si anciens qu’ils ne possèdent aucun nom, aucune trace dans les archives des mages.
La surface de Xerakdarmor est un palimpseste organique, un écosystème tissé de chair, d’os fossilisés, de cavernes vivantes et de membranes ossifiées. La terre n’est pas roche… elle est peau.
Le domaine de Monahvote
Mais le cœur du cauchemar se trouve en son centre.
Car Monahvote, le dieu de la souffrance et de la mutilation, y aurait ouvert une faille, une blessure gigantesque dans la chair du colosse.
Là, dans cette plaie béante, il aurait bâti un domaine démoniaque, une forteresse d’ombre, parasitant Xerakdarmor comme une tumeur consciente.
Les légendes disent que les démons se nourrissent de son agonie…
…et que la douleur du titan est ce qui maintient en vie le territoire.
Xerakdarmor ne dort pas. Il endure.
Il n’est pas un continent.