
Désespoir


Le Labyrinthe des Fuyants
Petit par sa taille, mais inaccessible par essence, le continent de Désespoir est un lieu que l’on ne traverse pas, mais que l’on endure.
Modelé en un labyrinthe végétal titanesque, il fut conçu non pour être habité, mais pour être défendu ou oublié.
Les arbres qui y ont été dressés ne sont pas des arbres ordinaires.
Ce sont des colosses de bois vivant, des remparts enracinés jusqu’au cœur de Kaldoran, si denses et si hauts qu’aucun vent ne les traverse, aucun rayon ne les perce, aucune force ne les abat.
Ils forment les murs du labyrinthe, impénétrables, infranchissables.
Le seul chemin est celui du labyrinthe.
Tout autre tentative mène à l’échec, ou à la mort.
Une œuvre des derniers Hėxėlis
On raconte que ceux qui ont bâti ce continent sont les rescapés du désastre de L’Indomptable — des Hėxėlis brisés, traqués, qui n’avaient plus foi en la conquête ni en la domination.
Ils ont alors semé une dernière graine, non pas pour créer un empire, mais pour se cacher du monde et de leurs fautes.
Désespoir est né de cette fuite.
Et son nom ne vient pas d’un ennemi…
Mais de ce que les créateurs ont ressenti en y entrant.
Seule la faune y est libre
Les bêtes qui y vivent singulières, silencieuses, anciennes connaissent le labyrinthe.
Elles sont nées avec la carte dans le sang.
Elles se repèrent, se déplacent, communiquent avec les arbres eux-mêmes.
Mais Les démons ?
Tous se perdent. Tous échouent. Tous disparaissent.
Désespoir n’est pas un piège.
C’est une punition volontaire.
Un lieu où l’on peut entrer, mais où le monde vous oubliera.