
Le lumicorne
Dans les forêts profondes, sur les pentes douces des montagnes et au cœur des vallées verdoyantes d’Elyxoria, de Dume’thaora et du Continent du Désespoir, il existe une créature dont la simple apparition suffit à troubler le silence : le Lumicorne.
Élégant comme un rêve ancien, il se déplace avec une grâce silencieuse, son pelage clairsemé révélant par instants des reflets opalins qui semblent danser avec la lumière du soleil ou se mêler aux lueurs de l’aube. Mais c’est dans ses bois spiralés que réside la véritable magie de cet animal. Traversés de veines luminescentes, ils diffusent, selon la saison, une douce clarté blanche ou dorée, pareille à une bénédiction tombée du ciel.
La nuit, lorsque l’ombre s’épaissit, le Lumicorne devient un phare vivant. À la moindre alerte, ses bois s’illuminent vivement, projetant une lumière pure qui repousse ses prédateurs naturels, comme le redoutable Palfin. Cette aura protectrice n’est pas seulement un instinct de survie : elle témoigne d’un lien profond avec l’élément de Luminosité (Lm), qui permet au Lumicorne de moduler l’intensité lumineuse, allant jusqu’à produire un éclat aveuglant capable de désorienter toute menace.
Sa silhouette, haute d’environ un mètre trente au garrot, s’étire sur près de deux mètres de longueur, pour un poids pouvant atteindre deux cents kilos. Malgré cette stature, le Lumicorne est un maître de la discrétion : on ne le surprend que rarement, et encore moins vivant.
Son existence suit le rythme des cervidés classiques : un rut annuel, une gestation de huit mois, et la naissance d’un ou deux faons, qu’il protège avec une vigilance tendre jusqu’à leur maturité, à cinq ans. Sa vie, longue de trente années, se déroule dans un cycle presque immuable, ponctué par les influences de la lune Zalor, qui semble guider ses déplacements et ses parades lumineuses.
Rencontrer un Lumicorne, c’est croiser un fragment de lumière vivante, un éclat fugace d’un monde plus ancien, où chaque pas pouvait être une offrande à la nuit.
