
Le Vespal
Dans les profondeurs ombragées des forêts denses d’Elyxoria et sur les falaises abruptes de Dume’Thaôra, règne un maître du ciel dont la silhouette imposante fend l’air avec majesté : le Vespal. Connu en HÄ—xÄ—lis sous le nom d’Arin-Noranisor, cet oiseau sonore, membre de la famille des Noralis, n’a pas son pareil pour sculpter le son et dominer les résonances naturelles.
Debout, il atteint près de 1,8 mètre de hauteur, et lorsqu’il déploie ses ailes membraneuses, c’est un étendard de quatre mètres d’envergure qui s’étire au-dessus des arbres. Son plumage sombre se pare de reflets bleu nuit et violet métallique, captant la lumière comme un fragment de ciel crépusculaire. Sa tête allongée se termine par un bec long, rigide et creux, percé de cavités internes qui, tel un instrument à vent naturel, lui permettent de produire des sons d’une complexité envoûtante.
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Ses yeux, petits mais d’une acuité redoutable, scrutent le moindre mouvement, tandis que ses plumes caudales, larges et vibrantes, émettent des harmoniques capables de porter à plusieurs kilomètres. Le Vespal n’est pas seulement un prédateur, il est un virtuose du son : il claque, vibre et module ses battements de plumes pour communiquer avec ses congénères. Mieux encore, il vit en symbiose avec le Slave à Crête Rouge, une plante sonore rare. En posant son bec contre le tronc de cette plante, il apprend et perfectionne des harmonies uniques, parfois même pour dialoguer avec d’autres espèces.
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Carnivore au régime exclusif, il traque les Lapicureuilles, les reptiles arboricoles et autres petits mammifères, frappant avec la précision d’un chasseur d’élite. Il n’a aucun prédateur naturel à l’âge adulte, bien que ses œufs et ses jeunes puissent tomber proie aux Servals géants ou au redoutable Felmor.
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Durant les fortes pluies, le Vespal s’installe sur les corniches rocheuses pour nicher. Deux ou trois œufs sont pondus, puis couvés pendant soixante jours, avant que les oisillons n’entament un long chemin vers la maturité, atteinte à cinq ans. Crépusculaire par nature, il devient étrangement docile lorsque la Lune de Zalor brille pleinement, comme si sa lumière apaisait sa nature sauvage.
Pour les mages et artisans, ses plumes sont un trésor : elles donnent vie à des instruments acoustiques rares et puissants. Mais capturer un Vespal vivant relève de l’exploit tant il est vigilant, rapide et résistant. Sa nature arkanique, dominée par l’affinité Oculis, lui offre une vision d’une précision surhumaine, capable de déceler les mouvements les plus subtils.
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Souverain des vents et maître des résonances, le Vespal n’est pas seulement un animal : c’est un chant vivant, un écho sauvage que seuls les plus attentifs peuvent espérer approcher.
